Les archives de la famille Bach – JC et JS Bach

Eglise Saint Louis en l’Ile le 29 novembre 2012

Note : 5 sur 5.

Ensemble Cantus Colln, direction Konrad Junghanel

chaconne ‘Mein Freund ist mein’ de JC Bach

cf. commentaire

Un avis sur « Les archives de la famille Bach – JC et JS Bach »

  1. Né il y a une semaine à peine, le Festival Paris Baroque entend jouer un rôle stimulant dans la vie du concert à l’ancienne dans la capitale : un répertoire trop souvent pénalisé, en dépit des apparences, par le formalisme des programmations. Soucieux de rattraper, sur ce point, le retard parisien, face à d’autres festivals franciliens plus imaginatifs, le directeur artistique Julien Le Mauff propose, pour cette première édition, une affiche heureusement diversifiée et en phase avec l’actualité (le film La Chronique d’Anna-Magdalena Bach, en hommage à Gustav Leonhardt)(1).

    Ainsi du concert «Les archives de la famille Bach» donné en l’église Saint-Louis-en-l’Île. Un modèle de dialogue entre la voix liturgique de l’orgue tenu par Benjamin Alard, impressionnant de maturité, et le chant baroque du Cantus Cölln qu’on a toujours plaisir à retrouver, sous la direction pétrie d’humanité de son fondateur Konrad Junghänel. A la manière d’un Petit Livre nouvelle manière, une chronique de la dynastie fameuse nous y était contée, libéralement partagée entre pièces pour le roi des instruments et pages tout ensemble vocales et instrumentales.

    C’est le précurseur Buxtehude qui préludait à la rencontre, archive vivante s’il en est, sous les doigts ailés de notre soliste (le Praeludium en sol mineur). Puis, deux cantates et un Lamento de l’étonnant Johann Christoph Bach (1642-1703)- assurément le plus grand musicien de la famille avant l’entrée en scène de Johann Sebastian – nous apportaient la révélation de la soirée. Le Lamento « Ach daß ich Wassers g’nug hätte » surtout, pour voix d’alto, étreignait l’âme, vrai chef-d’œuvre qui relevait de la plainte funèbre. Enfin, la soirée s’achevait avec les armes propres au Cantor. A commencer par le dossier d’orgue, survolé magistralement par un Benjamin Alard à la virtuosité transcendante (une Toccata, Adagio et Fugue en ut majeur d’anthologie).

    A ce stade, la partie tournait au triomphe, qui concluait sur la Cantate de Pâques Christ lag in Todesbanden BWV 4 : un morceau d’école où Bach a voulu montrer toute l’étendue de son savoir-faire. En tout cas, la lecture ardente qu’en a donnée le Cantus Cölln, voix et instruments idéalement associés (distinguons-y le ténor toujours signifiant de Hans Jörg Mammel et l’alto d’Elisabeth Popien qui ne l’est pas moins) laisse bien augurer de l’avenir de Paris Baroque, dont la première édition se poursuit jusqu’au 9 décembre.

    Roger Tellart

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